Souvent banalisée dans l'inconscient collectif, la notion d'entorse peut parfois aussi caractériser une rupture complète de ligaments constituant alors une entorse grave. Le poignet n'échappe pas à cette règle ce d'autant qu'il s'agit de l'articulation la plus complexe de l'organisme avec ses 10 os s'articulant entre eux et ses 33 ligaments qui en assurent la stabilité! C'est particulièrement grâce au développement de l'arthroscopie du poignet qu'une meilleure compréhension de cette anatomie a été possible sous l'instigation du Dr Terry Whipple, le "père de l'arthroscopie du poignet" auprès duquel nous avons eu la chance de se former et d'organiser à Nice en 1996, la première "Live Surgery" d'Arthroscopie du Poignet en Europe. De nombreuses techniques mini-invasives ont alors pu être développées notamment grâce à la dynamique de l'EWAS (European Wrist Arthroscopy Society) devenue récemment Internationale et que nous avons eu l'Honneur de Présider.
DIAGNOSTIC: Il est difficile, et s’appuie d’abord sur l’examen clinique précis du médecin. Des douleurs persistantes plusieurs semaines après un traumatisme ou un « faux mouvement », doit alerter et faire consulter.
Des examens complémentaires sont nécessaires, avec radiographie et souvent arthroscanner. Cet examen est un scanner associé à une injection dans le poignet d’un produit permettant la visualisation des ligaments et du cartilage articulaire, qui sera réalisé au mieux dans un centre spécialisé. Une IRM de bonne qualité peut aussi parfois être contributive.
La nature et l’importance des lésions pourront être ainsi appréciées, même si ces explorations ne sont qu’une aide au diagnostic qui doit être confronté à l'examen clinique.
TRAITEMENT: Les entorses bénignes guérissent en quelques semaines, avec éventuellement mise en place d’une attelle thermoformée
L’arthroscopie est le traitement de choix en cas de lésion ligamentaire notamment du ligament scapho-lunaire ou du complexe triangulaire (TFCC), ou lorsqu’un diagnostic complémentaire est nécessaire avant de prendre une décision sur une intervention plus lourde.
Elle permet d’enlever les fragments ligamentaires instables, parfois de les suturer, et permet en général d’améliorer les douleurs. Un brochage temporaire peut éventuellement être mis en place. Une immobilisation de deux à six semaines en fonction de l’importance des lésions est en général nécessaire.
Interventions plus lourdes :
Les cas les plus avancés d'entorse peuvent nécessiter l’ablation des os usés, la fusion de certains des os entre eux, notamment après rupture du ligament scapho lunaire (SLAC wrist).
Ce type d’intervention entraîne en général une perte de mobilité, quelques douleurs séquellaires peuvent persister.
Lorsque ces interventions sont proposées, elles restent la dernière solution pouvant améliorer l’état fonctionnel du poignet et éviter un blocage complet de celui-ci
DISCUSSION CLINIQUE -