Le kyste synovial du poignet est une tuméfaction se développant principalement au niveau de la face antérieure (gouttière du pouls) ou postérieure du poignet, ou bien encore au niveau de la face antérieure des doigts. Le kyste synovial est tout à fait bénin, et ne représente habituellement une gêne que par ses conséquences esthétiques ou par l'irritation des autres structures anatomiques (tendons, nerfs, vaisseaux) adjacents. Le développement du kyste synovial peut être douloureux, brutal ou progressif sur plusieurs mois, parfois marqué par des périodes de disparition. Le kyste peut être indolore ou au contraire entraîner des douleurs locales ou irradiantes à distance dans la main ou vers le coude et ce paradoxalement lorsqu'il est petite voire invisible à l'oeil. Il s'agit d'une tumeur totalement bénigne caractérisée par une métaplasie mucoïde de certains ligaments du poignet sécrétant alors un liquide gélatineux de type mucus.
Diagnostic
Il se fait lors de la consultation. Les examens complémentaires sont en général peu utiles, si ce n’est parfois un bilan radiologique simple. Des examens plus poussés, notamment une IRM, seront réalisés si on suspecte une lésion sous jacente ou dans le cadre d'un bilan pré-opératoire.
Traitement du kyste synovial
Un traitement n’est pas toujours nécessaire. Si le kyste de la main est indolore, bien supporté, il peut tout à fait être laissé en place. Une ponction à l’aiguille sous écho-guidage éventuellement associée à une injection de corticoïde peut être proposée, mais avec un taux de récidive très élevé (> 50% des cas).
En cas de kyste douloureux qui est fonctionnellement ou esthétiquement gênant, un traitement chirurgical peut être proposé. L'opération consiste à enlever l’ensemble du kyste et notamment son point de départ articulaire qu'il conviendra d'avoir localisé par une IRM préalable. Notre préférence se porte sur un geste de synovectomie réalisé par arthroscopie du poignet et nous avons d'ailleurs fait de nombreuses publications dans des revues internationales sur cette technique.
L'intervention est réalisée:
- Durée : ambulatoire (pas de nuit à la clinique).
- Anesthésie : loco-régionale échoguidée
- Un garrot est placé à la racine du membre de façon à empêcher tout saignement
Chirurgie arthroscopique
Au moyen d’une caméra et d’instruments miniaturisés introduits dans l’articulation par en général 2 courtes incisions, on réalise l'exérèse de la totalité du kyste par l’intérieur et plus particulièrement son origine intra-articulaire afin de minimiser au mieux le risque de récidive qui est très important dans les techniques ouvertes (de 10 à 25% selon les séries) alors qu'il est inférieur à 10% dans notre expérience.
Autre avantage par rapport à la chirurgie à ciel ouvert c'est son caractère esthétique (incisions minimes), et elle permet une récupération fonctionnelle plus rapide.
Complications opératoires
- La récidive est la plus fréquente des complications, surtout dans les techniques à ciel ouvert.
- Un gonflement initial du poignet ou du doigt, une gêne avec limitation fonctionnelle peut survenir pendant quelques semaines.
- Un petit nodule cicatriciel peu apparaître sur les orifices d’introduction lors de l’endoscopie pendant quelques semaines, puis la plupart du temps disparaît.
- Les infections sont toujours possibles, mais exceptionnelles.
- Une algoneurodystrophie peut, comme pour toutes interventions, apparaître, se manifestant par une main gonflée, raide, ainsi qu'un ressenti douloureux mais avec une évolution évoluant sur plusieurs mois. Son apparition est imprévisible, des séquelles à type d’enraidissement et de douleurs sont alors possibles.