La pratique sportive peut être source de traumatismes violents ou répétitifs au niveau de l'épaule et en occasionner la luxation. Si cet épisode traumatique peut demeurer sans lendemain, il évolue malheureusement souvent vers la récidive notamment chez le jeune pratiquant un sport de contact ou d'armé-contré. Il s'agit alors d'une Instabilité qu'il conviendra, dans la plupart des cas, de traiter chirurgicalement soit par une "butée" de type Bristow-Latarjet soit par une réparation arthroscopique (opération de Bankart), le choix entre les deux se faisant sur des critères d'âge, anatomiques et selon le niveau et type de sport pratiqué.
L’articulation gléno-humérale est l’articulation dotée des amplitudes articulaires les plus amples de tout le corps humain. En même temps, la configuration anatomique de cette articulation la rend très instable de fait.
Pour illustrer cette instabilité « originelle », on la compare volontiers à une balle de golf posée sur un tee, toute anomalie de ce "tee" induisant alors une instabilité de la balle que constitue la tête humérale. La base osseuse de la glène et prolongée en périphérie par une structure fibro-cartilagineuse (le labrum) sur lequel s'insère les ligaments stabilisateurs au premier rang desquels se situe le ligament gléno-huméral inférieur.
Au cours d’un traumatisme, le plus souvent une chute ou un impact comme lors d'un placage, il survient un déboitement de la tête de l’humérus en dehors de la cavité de la glène. Dans 9 cas sur 10, la tête passe en avant de la glène ; on parle alors de luxation antérieure d’épaule. Il existe alors sune impotence fonctionnelle complète (le patient ne peut plus bouger son épaule), avec une déformation assez caractéristique de son épaule (signe de l’épaulette). Le diagnostic clinique doit conduire à une confirmation radiologique afin, notamment d'éliminer une fracture associée.
Après s’être assuré de l’absence de complications nerveuse, vasculaire ou osseuse, le chirurgien va réduire la luxation en effectuant une traction douce du membre avec ou sans anesthésie selon différentes manoeuvres.
Une radiographie de contrôle doit vérifier que la tête humérale est bien revenue à sa place.
L’épaule est ensuite immobilisée par une attelle simple pour une durée qui dépend surtout du nombre de luxations survenues chez le patient (entre quelques jours à 3 semaines). Une immobilisation de 6 semaines en rotateion neutre a été proposée sans pour autant diminuer significativement le nombre de récidives ultérieur de luxations.
Une luxation n'est jamais anodine, d'abord parce qu'elle est souvent très douloureuse et peut se compliquer de lésions nerveuses parfois définitives, d'une rupture associée de la coiffe des rotateurs (qui doit être éliminée de manière systématique chez un patient de plus de 50 ans) ou surtout de récidives fréquents notamment chez le jeune sportif.